Les allergies cutanées ou respiratoires, les allergies alimentaires ou environnementales .. Selon l’organisation mondiale de la santé, il en existe 400 et concerne une personne sur trois. C’est d’ailleurs pour cela que l’OMS classe les allergies au 4e rang des pathologies les plus fréquentes dans le monde. Ce rang risque de progresser puisque la prévalence des allergies est en constante croissance depuis ces trente dernières années, et que l’OMS estime que 50% des français seront allergiques d’ici 2050.
Aujourd’hui, ce terme devenu générique semble grandir et regrouper de plus en plus de symptômes et pathologies à mesure que de nouveaux produits arrivent dans notre quotidien, conduisant parfois à des confusions. Petit rappel sur les allergies.
Sommaire:
Les symptômes
Elles caractérisent une réaction anormale du système immunitaire à un corps étranger, un allergène. L’organisme crée donc une substance défensive en mobilisant des anticorps, afin de répondre à cette intrusion étrangère. Cependant, cette réaction est souvent sur-sensibilisée et sur-dimensionnée par rapport à la gravité et au caractère offensif de la substance étrangère, et devient inadaptée et même pathologique. On l’appelle donc également hypersensibilité .
Cette réaction se manifeste de manières diverses et variées selon l’organisme qui en est touché. Un allergène n’entraîne pas une réaction en particulier mais chaque personne est à même de développer un ou plusieurs symptômes différents, et à des degrés d’intensité variables. Ces symptômes regroupent 4 catégories principales :
- Réactions cutanées : les démangeaisons, irritations, rougeurs, éruption de plaques ou boutons
- Réactions respiratoires : toux, respiration difficile, sifflements (sibilance), bronches chargées, nez bouché ou coulant
- Réactions gastriques : maux de ventre, douleurs abdominales, vomissements et diarrhées
- Réactions inflammatoires : oedèmes, langue ou lèvres qui enflent, gonflements et picotements des yeux, conjonctivites
Elles font donc écho à 4 grands types d’allergies :
- Les allergies cutanées : eczéma, urticaire, rash
- Les allergies respiratoires : asthme, rhinite, sinusite
- Les allergies alimentaires
- Les allergies au venin d’insectes
Les causes
Il est difficile de trouver une réponse à la question pourquoi suis-je allergique , ou pourquoi certaines personnes sont allergiques et d’autres non.
Il y a tout d’abord le facteur de l’hérédité. Si vos parents sont allergiques, il y a de grandes chances pour qu’ils vous les transmettent via les gênes.
A cet égard, les enfants ayant un seul parent allergique sont deux fois plus exposés à le devenir également.
Cette prédisposition génétique est appelée atopie , vous avez donc une allergie atopique.
Dans ce cas, vous êtes d’autant plus susceptibles de développer plusieurs des allergies de la même famille dites atopiques , que sont l’eczéma et l’asthme pour les plus connues, mais aussi la rhinite. De la même manière, certaines allergies prédisposent et sont elles même des facteurs aggravants à d’autres allergies, comme c’est le cas de la rhinite.
Cependant, l’hérédité n’explique pas tout car de nombreuses personnes sont allergiques sans avoir d’antécédents familiaux. La deuxième famille de facteur sont donc les allergènes présents dans l’environnement et qui, d’ordinaire inoffensifs, vont créer une hypersensibilité chez certaines personnes. Ces facteurs sont présents dans l’air, dans les linges et tissus, dans les aliments … :
- La moisissure, la poussière sont des éléments externes créant un terrain fertile au développement d’allergies, surtout chez l’enfant, comme l’eczéma
- Le pollen (rhume de foins), les acariens provoquent les rhinites notamment
- Les squames et salive des animaux domestiques (et on les poils)
- Les acariens (leurs déjections microscopiques qui se cachent dans la literie )
- Les aliments : arachide, fruits de mer et poissons, noix, lait de vache, oeufs, blé, soja , sésame, sulfites
- Les médicaments et leurs excipients
- Les métaux, les cosmétiques, les produits ménagers, les matières (latex)
- Les venins d’abeille et de guêpe, de bourdons et frelons
Que se passe-t-il dans le corps d’une personne faisant une réaction allergique ?
Votre corps a, la première fois que l’élément étranger est entré dans votre organisme, identifié cet élément comme un danger et construit ses défenses immunitaires pour s’en prémunir, en mobilisant des anticorps appelés IgE . C’est la sensibilisation à l’allergène.
Désormais, dès que cet allergène pénétrera votre organisme, votre corps réagira en libérant ses anticorps, en excès et de manière inappropriée. C’est la réaction allergique qui se manifestera dans la plupart des cas, toute la vie.
En quelque sorte, votre corps à force de vouloir vous protéger, vous tout simplement s’épuiser et répondre de manière inadéquate car il se défend contre quelque chose d’inoffensif.
Si dans la majorité de cas, cela est sans danger, certaines réactions allergiques peuvent entraîner des complications et voire dans d’autres rares cas, s’avérer mortel.
C’est la cas de l’asthme d’abord, qui lorsqu’il se manifeste par des crises respiratoires sévères et des étouffements, nécessite une hospitalisation d’urgence. L’asthme, mais aussi toute autre réaction allergique, est susceptible de se muer en une réaction anaphylactique. C’est une réaction soudaine et mobilisant tout le corps de la personne atteinte, oedème au visage, détresse respiratoire, maux de coeur et réactions cutanées rouges.
Ces signes doivent alerter et vous faire prévenir les secours immédiatement car ils peuvent évoluer rapidement vers un choc anaphylactique, manifesté par une chute de la tension et une perte de conscience, pouvant aboutir au décès.
Prévention et traitements: Que faire contre les allergies ?
Comme nous l’avons vu, les cause restent floues. Les études montrent que les enfants nourris au lait maternel sont davantage prémunis contre le risque de développer des allergies, le lait maternel agissant comme un protecteur naturel et un renforcement du système immunitaire qui est désensibilisé.
Il y a d’abord la prévention dite de l’éviction. Si vous voulez éviter de contracter ou avez déjà certaines allergies, il faut éviter d’entrer en contact avec ces allergènes. Des comportements simples peuvent vous évitez l’exposition à ces allergènes. Aérer deux fois par jour les maisons et changer souvent les literies pour éviter la prolifération des acariens.
De même, aérer empêcher l’apparition de champignons domestiques, souvent à l’origine des allergies respiratoires et cutanées. Enfin, éviter de manger les aliments incriminés et s’habituer à lire les étiquettes notamment pour l’arachide et le soja, extrêmement présents sous forme de traces.
Puis il y a les classiques antihistaminiques et anti-inflammatoires comme les corticoïdes, des mesures de court terme qui ont vocation à réduire les signes cliniques de déclenchements d’une allergie. Il y a aussi la prévention sous forme de traitement, pouvant aussi être des traitements de soulagement comme la Ventoline dans le cas de l’asthme, qui est très efficace. Pour l’eczéma, les crèmes de traitement de fond et de soulagement sont aussi utiles comme la Locoïd.
La désensibilisation ou l’immunothérapie par injection ou orale, est une technique qui vise à habituer le corps à l’allergène incriminé dans votre allergie.
Cette technique pourrait parfaitement répondre à la fameuse citation de Sun Tzu “Connais ton ennemi et connais toi toi-même”, car elle a pour objectif d’apprendre à l’organisme à recevoir son ennemi et à le connaître afin de déployer les défenses adéquates et nécessaires, sans s’épuiser ni réagir de manière excessive.
Concrètement, on injecte par palier croissant des doses de l’allergène (phase initiale) jusqu’à atteindre un seuil de tolérance. Cette dose maximales sera ensuite injectée de manière régulière (phase d’entretien), afin d’obtenir de l’organisme une réponse dite de désensibilisation de l’organisme.
Comment expliquer la croissance et prévalence des allergies
La prévalence des allergies a augmenté ces dernières années, passant au double en moins de 30 ans. Le cas de l’asthme parle de lui même puisque les scientifiques estiment que les cas de personnes asthmatiques on
Les chiffres montrent également que les cas sont plus fréquents dans les pays industrialisés, dans lesquels on retrouve près de 50% des personnes allergiques.
Serait-ce que nous devenons trop sensibles ou que notre environnement est de plus en plus pollué et agressif pour nous? Il y a à ce sujet trois thèses:
La thèse hygiéniste qui consiste à mettre en avant que nos environnements aujourd’hui aseptisé et ultra propres nous rendent plus vulnérables car nos systèmes immunitaires sont moins façonnés et préparés face aux potentielles agressions extérieures. Le corps connaît moins son environnement et ne se construit pas en phase avec lui, il ne fait plus la différence entre les différentes agressions , les bactéries inoffensives des bactéries nocives.
Par exemple, la prise des antibiotiques à jeune âge et de manière automatique lorsque l’on grandit, est un facteur aggravant car perturbe le corps dans sa défense naturelle. De fait, les enfants qui développent des rhumes en bas âges sont moins allergiques que les autres, et notamment car le système immunitaire apprend à différencier virus et allergène inoffensif.
Cela nous conduit à la deuxième thèse , celle de l’évolution de notre organisme et notamment de nos muqueuse intestinales, devenues trop sensibles et perméables. Cette modification est le fait de notre consommation plus abondante et habituelle de médicaments, antibiotiques, et d’aliments raffinés dont les fibres, vitamines, magnésium et minéraux ont été retirés qui rendent les muqueuses plus sensibles. Mais aussi, le stress, système cérébral et système gastrique étant fortement liés, peut impacter cette ultra sensibilité.
Enfin, d’autres causes peuvent expliquer la prévalence, c’est la thèse environnementale . L’habitat urbain les favorise comme la pollution de l’air dont la corrélation avec le nombre en augmentation de personnes atteintes de rhinites est prouvée. Les modes de vies modernes aussi, avec des utilisations fréquentes de nouveaux produits, nouvelles matières dans nos vêtements, de produits ménagers et chimiques, des aliments nouveaux et conservateurs.
Attention toutefois à ne pas confondre les allergies avec les intolérances, ou avec des symptômes proches des allergies mais qui n’en sont pas. Par exemple être allergique au lait interdit toute forme de lait, tandis que l’intolérance ne concerne que le lactose et rend possible la consommation de lait sous autre forme sans lactose. Dans ce cas, c’est un déficit en enzyme lactase permettant une assimilation du lactose qui est responsable de la réaction, et non une réaction du système immunitaire et la production d’anticorps IgE, ce n’est donc pas une allergie.
De même, nous pouvons réagir à certaines choses sans être allergique mais développer des symptômes proches de l’allergie. Par exemple le tabac, le froid, certains aliments 5lait donc, mais aussi fraise, choucroute, charcuterie et chocolat) et ainsi développer des symptômes (nez qui coule, picotement et larmes, troubles gastriques) faisant penser à des réactions allergiques sans qu’elles en soient. C’est simplement que nos muqueuses sont très actives voire hyperactives.
Leur trop grande perméabilité et le fait que nous absorbons plus d’éléments allergènes, et que donc ceux ci passent davantage à travers les muqueuses, les rend plus actives dans le traitement de ces éléments. Dans ce cas, la cause est souvent l’histamine, une amine biogène produite naturellement dans notre corps et dont certains aliments en sont très riches. Une trop forte concentration de cette substance entraîne des réactions hyperactives et proches de l’allergie, mais se sont des fausses allergies car là encore, aucune réaction immuno défensive.