Dates : check ! Destination : check ! Achat des billets d’avion : check ! Réservation d’une chouette location : check ! Acquisition d’un guide : check ! Compilation des bons plans : check ! Informations sur les risques sanitaires potentiels : pas check…
Si vous vous apprêtez à voyager dans un pays tropical ou subtropical, il y a de fortes probabilités pour que vous ayez à de nombreuse reprises croisé le terme « paludisme », ou son synonyme « malaria ».
Et vous vous posez surement des questions sur cette grave maladie infectieuse, potentiellement mortelle, extrêmement répandue sur les continents Africains, Asiatique et Sud-Américain :
Qu’est ce que le paludisme ? Comment s’attrape-t-il ? Que vais-je ressentir si je suis infecté ? Comment se soigne-t-on de la malaria ? Vais-je vraiment dans un endroit impaludé ? Quels sont les bons réflexes à adopter lorsque je voyage dans une zone où je risque d’être contaminé ? Y-a-t-il des moyens de s’en protéger ?
Afin de démystifier le sujet et de vous aider à préparer au mieux votre séjour à l’étranger, nous vous proposons ce dossier complet sur le paludisme.
Sommaire:
- Le paludisme : présentation de la maladie
- Quels symptômes pour le Paludisme?
- Voyageurs occidentaux, enfants et femmes enceintes : des sujets vulnérables
- Paludisme dans le monde : état des lieux, état d’urgence
- Paludisme et voyage : les bons réflexes
- Traitements contre le Paludisme
- Vers un vaccin contre le Paludisme?
- Prise en charge médicale à l’étranger : assurez-vous d’être couvert.
- Que faire lorsque l’on développe les symptômes au bout du monde ?
Le paludisme : présentation de la maladie
Description de la malaria, de son mode de transmission, de ses symptômes et de l’évolution de la maladie dans le temps, de son diagnostic et de son traitement : voici en quelques lignes, une présentation complète du paludisme.
Définition : qu’est ce que la malaria
Le paludisme, ou son synonyme, la malaria, est une maladie infectieuse grave, potentiellement mortelle, sévissant principalement dans les zones tropicales d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.
Due à la présence et au développement d’un parasite du genre Plasmodium dans le système sanguin humain, la malaria se transmet d’homme à homme par le biais d’une piqûre d’un moustique femelle infectée, de type Anophele.
Appelés « vecteurs du paludisme », ces moustiques, lorsqu’ils sont infectés, sont alors porteurs des cinq types de parasites responsables de la fièvre malarienne chez l’Homme (sur les cent-vingt-trois espèces du genre Plasmodium répertoriées au total) :
- Plasmodium falciparum : l’espère parasitaire responsable de la forme paludique la plus grave, elle est également la plus répandue. Les régions tropicales et subtropicales de tous les continents l’abritent. La majorité des décès des suites de la maladie est corrélée à cette espèce. Ainsi, 80 % des cas de paludisme lui sont imputable, ainsi que 90 % des décès.
- Plasmodium Vivax : parasite prédominant hors d’Afrique, il sévit donc principalement en Asie et en Amérique latine. Bien que moins virulent que le Plasmodium falciparum, on déplore une augmentation des décès dus à Vivax ces dernières années. Il faut noter que le Plasmodium Vivax a la capacité de subsister dans le foie sous forme dormante.
Ainsi le parasite peut-il provoquer de nouveaux accès paludique tout au long de la vie de l’individu infecté. Ce dernier ressentira alors les symptômes caractéristiques de la malaria (voir infra)
- Plasmodium ovale : on trouve cette forme parasitaire en Afrique de l’Ouest principalement. Les symptômes éprouvés par le malade sont généralement plus mesurés. Toutefois, comme Plasmodium Vivax, le parasite Ovale peut persister dans le foie et ré-émerger des années après la première crise paludéenne.
- Plasmodium Malariae : ce type est assez peu répandu, et provoque des accès malarien modérés. Il est présent dans le monde entier.
- Plasmodium Knowlesi : initialement responsable de la malaria chez le singe, il apparaît comme étant la cause d’un nombre croissant de cas humains, essentiellement recensés en Asie du Sud Est
Contagion du Paludisme : comment est-on infecté?
La malaria est, dans la quasi majorité des cas, inoculée à l’humain via la piqûre d’un moustique vivant dans les zones tropicales et subtropicale d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine : le moustique du genre Anophele. Sur plus de 400 espèces de moustiques du genre Anophele, un peu plus de trente sont des vecteurs importants du paludisme.
Seule la moustique femelle est responsable de la propagation de la maladie, car seule les femelles sont dites hématophages. Elles cherchent en effet du sang pour se nourrir ainsi que leurs œufs.
De la tombée du jour jusqu’à l’aurore, l’Anophele femelle va donc piquer animaux et humains pour se sustenter. Contaminée après avoir piqué un sujet impaludé, l’Anophèle va transmettre le parasite du paludisme en piquant une nouvelle proie.
Il semblerait que la saison des pluies, et les semaines qui suivent, soient particulièrement propices à un pic de transmission de la malaria. Les conditions climatiques en cette saison sont en effet favorables à l’abondance et à la survie des moustiques : il y fait plus chaud et plus humide, les précipitations étant plus régulières.
Par ailleurs, le Plasmodium peut également être transmis de la mère à son enfant à naître par voie transplacentaire. Les parasites, présents dans le sang de la femme enceinte, ont en effet capacité à traverser le placenta et à entrer dans l’organisme du fœtus.
Enfin, en cas de transfusion d’un sang contaminé par le Plasmodium, le patient transfusé peut à son tour être infecté par la bactérie.
Cycle de vie du Plasmodium et cycle du paludisme ?
Le cycle de vie de Plasmodium est reconnu pour être complexe. La forme du parasite diffère en effet selon son stade de développement et l’hôte qui l’abrite.
Suite à une piqûre de moustique, le parasite est injecté sous forme de « sporozoïte » dans le système circulatoire humain, rejoint en quelques minutes seulement le foie et pénètre les cellules hépatiques.
Commence alors une phase très active : en quelque jours, le parasite se réplique en une dizaine de milliers de nouveaux parasites, appelés « mérozoïtes ».
Durant cette période, dite « préérythrocytaire », la maladie se développe sans provoquer de symptômes.
Arrivés à maturité, les mérozoïtes profitent de l’éclatement des cellules hépatiques pour coloniser le sang.
Dans les infections paludiques à Plasmodium vivax ou Plasmodium ovale, le parasite peut persister dans le foie, sous une forme dormante. Les cas de récidives sont alors possibles : le sujet infecté par la malaria est susceptible de développer, tout au long de sa vie, des symptômes similaires à ceux constatés lors de son premier accès palustre.
Après avoir pénétré les globules rouges, les parasites entament une deuxième phase de multiplication. Plusieurs cycles de réplication se succèdent : l’éclatement des globules rouges infectés libère des mérozoïtes, colonisant de nouvelles cellules sanguines. C’est la phase dite érythrocytaire, où apparaissent les premiers symptômes.
Une troisième phase débute après quelques cycles de réplications. Les mérozoïtes entrent dans une phase sexuée. Des parasites mâles et femelles sont formés au cœur des globules rouges.
Si, à ce stade, le sujet infecté est piqué par un moustique, ce dernier ingère des parasites sexuellement différenciés, capables de se féconder.
Un nouveau cycle de reproduction commence alors dans le système digestif du moustique. Des sporozoïtes y sont engendrés, passent dans les glandes salivaires de l’anophèle, lequel peut potentiellement infecter, via sa piqûre, un nouvel individu.
Quels symptômes pour le Paludisme?
Selon le genre de Plasmodium responsable de l’infection, la période d’incubation peut différer.
Par conséquent, les premières manifestations cliniques du paludisme apparaissent dans un délai de 8 à 30 jours après l’entrée du parasite dans l’organisme.
Lors d’un accès palustre « simple », le patient développe, de façon cyclique (tous les deux ou trois jours par crises) : fièvres, tremblements avec d’intenses sueurs froides, accompagnés ou non de maux de tête et de douleurs musculaires. Troubles digestifs (perte d’appétit, nausées, vomissements, diarrhée), intense fatigue et toux peuvent également se déclarer.
S’il n’est pas traité ou avec retard, le paludisme à Plasmodium falciparum peut s’avérer fatal. On parle alors d’accès palustre grave. Il s’illustre par l’atteinte d’un organe vital : poumons, reins, cerveau.
Le malade peut alors être victime de détresse respiratoire, d’insuffisance rénale, de perte de conscience, puis de complications neurologiques (convulsions, coma). Ces symptômes, quand ils ne provoquent pas le décès du patient, peuvent laisser des séquelles irréversibles, surtout chez les enfants (retard psychomoteur, paralysie).
Dans les zones où sévit un paludisme endémique, une partie de la population peut développer une immunité naturelle. Infectés chroniquement par le parasite et ayant survécu à plusieurs crises paludiques, ces personnes tolèrent la présence du Plasmodium, et souffrent de symptômes amoindris.
Quand doit-on consulter ?
Les premiers symptômes du paludisme ressemblent à un état grippal modéré, et peuvent donc être difficiles à imputer à la malaria.
Cependant, dès lors que vous vous trouvez, ou bien que vous revenez (et ce durant 1 à 2 mois), d’une région où le risque de contamination est réel, consultez sans attendre un médecin dès l’apparition de fièvres, de maux de tête, de frissons et/ou de sueurs froides.
Des tests sanguins, rapides et fiables, seront pratiqués pour déterminer la cause de votre infection. Une recherche de plasmodies doit en effet être effectuée en amont de tout traitement. Si la confirmation parasitologique est positive, vous serez immédiatement pris en charge et un traitement curatif antipaludique vous sera administré en urgence.
Paludisme déclaré : comment en guérir ?
Après des tests de dépistage de la présence du parasite dans votre organisme, l’équipe médicale qui vous a pris en charge vous administrera un traitement antipaludique en urgence.
En fonction du lieu où vous vous trouvez, les parasites responsables de votre infection diffèreront et auront peut-être, malheureusement, acquis une certaine résistance à certains médicaments antipalustres largement utilisés il y a encore quelques années.
La thérapie combinée à base d’artémisinine (ou Artemisinin-based combination therapy en anglais – siglée ACT), est une thérapie nouvelle adoptée dans les cas de paludisme simple.
Elle est caractérisée par l’association de deux molécules : la première est semi-synthétique dérivée de l’artémisinine, la seconde est totalement synthétique.
L’adjonction de la seconde à la première a pour but de renforcer l’action de la molécule semi-synthétique tout en retardant l’apparition de résistances.
La Combinaison thérapeutique à base d’artémisinine est largement plébiscitée par l’OMS, qui la juge être le meilleur traitement disponible actuellement, en particulier lorsqu’il s’agit d’une infection à Plasmodium falciparum.
Voyageurs occidentaux, enfants et femmes enceintes : des sujets vulnérables
Les populations les plus vulnérables sont les personnes qui n’ont jamais été en contact avec le Plasmodium : les enfants et les voyageurs qui visitent ces régions pour la première fois.
Primo-infection : des risques de paludisme grave accentués
Sans réponse immunitaire efficace, les personnes infectées par le parasite pour la première fois risquent davantage, s’ils ne sont pas pris en charge dans les 24h, de développer un paludisme grave.
La « malaria de l’enfant » est à l’origine de 1 à 3 millions de décès chaque année, et résulte bien souvent d’une absence de traitement des nourrissons, des enfants de moins de 5 ans et des adultes infectés pour la première fois, touchés par une forme sévère de paludisme à Plasmodium falciparum.
Plusieurs de leurs organes peuvent être atteints : reins, poumons, cerveaux. Les malades peuvent développer des symptômes tels qu’une anémie sévère, une détresse respiratoire ou dans sa forme la plus grave, un paludisme cérébral.
Même avec un traitement adéquat, cette affection, lorsqu’elle est arrivée à ce stade, n’est pas toujours curable et se solde malheureusement très régulièrement par un décès.
Femmes enceintes et paludisme : le double danger
Les femmes enceintes encourent un double danger.
Elles peuvent souffrir de complications propres à leur état, comme l’anémie aggravée. Compte-tenu des besoins du bébé qu’elle porte et de l’augmentation de leur masse sanguine, les femmes enceintes ont naturellement tendance à avoir un taux de fer moins important dans le sang (anémie).
Affaiblies, elles ont d’autant plus de mal à lutter contre l’infection et risquent davantage de développer des formes sévères de paludisme.
Les femmes enceintes risquent également de transmettre la maladie à leur bébé, via le placenta.
Ce phénomène est surtout observable dans les zones de transmission stables, où les mères sont fréquemment en contact avec le parasite.
Bien qu’elles ne présentent aucun symptôme extérieur d’accès palustre, leur sang abrite tout de même une faible quantité de parasites, notamment les globules rouges de la petite circulation du placenta.
La grossesse est alors ponctuée de problèmes : contractions prématurées, avortement spontané (même tard dans la grossesse), mortalité au moment de l’accouchement. Elles encourent par ailleurs le danger de donner naissance à un enfant hypotrophe (dont le poids est faible).
On estime que 5% des nouveaux-nés de mères infectées seront eux-mêmes atteints par le paludisme (la malaria congénitale), via la présence de parasites dans le placenta.
Les autres populations vulnérables
Dans une moindre mesure, les personnes immunisées au contact chronique du parasite perdent leur résistance si elles s’éloignent pendant plusieurs années d’une zone endémique. Elles sont alors également susceptibles d’être atteintes par une forme grave de paludisme.
Enfin, parce que leur système immunitaire est affaibli, les personnes porteuses du VIH ou atteintes du sida, risquent elles aussi de présenter des symptômes particulièrement virulents de la maladie.
Paludisme dans le monde : état des lieux, état d’urgence
Dans les paragraphes suivants, vous trouverez un panorama à la fois géographique et humain d’une endémie des plus meurtrière de par le monde.
La malaria : l’endémie la plus meurtrière au monde
L’OMS estime qu’en 2015, près de 50% de la population mondiale était exposée au risque de contamination paludique. Toujours en 2015, l’OMS a recensé 212 millions de cas de paludisme. 429 000 décès lui seraient imputables, dont près de 70% seraient des nourrissons ou enfants de moins de 5 ans. On évalue qu’un enfant meurt du paludisme toutes les deux minutes.
Aussi, bien qu’entre 2010 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans ait connu une baisse significative (-35%), le paludisme reste une des causes de mortalité infantile majeures.
Des trois continents les plus touchés (Asie, Amérique Latine, Afrique), l’Afrique est celui qui paie le plus lourd tribu humain.
En 2015, 90% des cas mondiaux de paludisme se sont déclarés en Afrique Subsaharienne, et 92% des décès dus à la malaria y sont survenus.
Au total, 91 pays du globe sont confrontés à la présence endémique du parasite sur leur sol : la transmission et la contamination de leur population est continue tout au long de l’année.
Une bonne nouvelle toutefois : entre 2010 et 2015, le nombre de nouveaux cas parmi les populations exposées à reculé de 21% au niveau mondial. De même, les indicateurs de la mortalité due au paludisme sont à la baisse : -29% pour l’ensemble des populations exposées, et -35% pour les enfants de moins de 5 ans.
En 5 ans, on estime que les efforts de prévention et de prise en charge curative des populations infectées ont permis d’éviter 6,8 millions de décès imputables à la malaria.
Tour d’horizon des zones endémiques
De l’Afrique Sub-Saharienne à L’Amérique Latine en passant par le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-est, tous les pays impactés par le paludisme ne comportent pas les mêmes risques.
Depuis 2006, chaque pays où le risque de contamination à la malaria existe est classifié selon l’importance de la menace et le degré de résistance du parasite aux antipaludiques.
Quatre groupes ont ainsi vu le jour :
groupe 0 : il s’agit des pays se trouvant sur un continent réputé endémique (Afrique, Asie, Amérique) mais se trouvant être une zone sans paludisme.
Les zones où le risque de transmission est faible sont également regroupées dans cette catégorie.
Pour ces régions, les conséquences d’une chimioprophylaxie au regard des dangers encourus seraient dissuasives. Il n’est donc pas nécessaire de s’astreindre à la prise préventive d’un antipaludique. En revanche, il nécessaire de s’assurer pouvoir consulter un médecin si un épisode de fièvre venait à se déclarer dans les deux mois qui suivent le séjour.
groupe 1 : regroupant les pays pour lesquels aucune chloroquinorésistance n’a pas été établie.
Pour ces pays, une chimioprophylaxie à base de chloroquine est indiquée.
groupe 2 : regroupant les pays où il existe une chloroquinorésistance.
Si vous visitez une de ces régions, un traitement associant deux molécules peut être conseillée : chloroquine-proguanil ou son alternatif, atovaquone-proguanil.
groupe 3 : il s’agit des zones de prévalence élevée de chloroquinorésistance ou multirésistance.
Dans ce cas, une chimioprophylaxie à base de doxycycline est conseillée.
Avant tout départ, il convient de consulter son médecin, ainsi que, de préférence, un professionnel de la santé spécialisé dans les infections et maladies tropicales. Ces personnels qualifiés seront les seuls en mesure de vous prescrire un traitement adapté, en fonction du/des lieu(x) dans le(s)quel(s) vous séjournerez, ainsi que de votre état de santé propre.
Sachez par ailleurs que chaque année, l’OMS publie « Voyages internationaux et santé », un ouvrage complet dédié à la prévention et au traitement des maladies dont peuvent être atteints les voyageurs.
Il est avant tout destiné à un public de professionnels mais les informations sur les profils des pays sont tout de même accessibles au grand public (http://www.who.int/malaria/publications/country-profiles/en/). Vous y trouverez notamment le type de traitement préférentiellement donné aux patients atteints d’un accès palustre.
Pays occidentaux et malaria
Grâce à des mesures préventives de grande ampleur menée dans la première moitié du 20e siècle (assèchement des marais, pulvérisation en masse d’insecticide…), le paludisme a été éradiqué sous nos latitudes.
Aujourd’hui, les seuls cas de paludisme reportés en France métropolitaine sont dits d’importation. Ainsi, en 2016, on estimait à 4735 le nombre de français déclarant la maladie, lors ou au retour d’un séjour dans une zone où le parasite est présent et infectieux.
De manière anecdotique, certains cas de paludisme, dits « d’aéroports », ont été reportés en Europe. Des sujets ont été contaminés par un moustique infecté ayant voyagé dans les bagages d’un voyageur revenant d’un pays impaludé.
Paludisme et voyage : les bons réflexes
Vous préparez un voyage dans une zone impaludée : voici les bons réflexes à adopter pour se prémunir de la malaria, ainsi que pour bien anticiper le volet sanitaire et administratif de votre voyage.
Prévention : Comment se prémunir du paludisme?
Il existe des moyens applicables à grande échelle pour éradiquer la prolifération des moustiques (mesures antivectorielles) : assèchement de marais et drainage des eaux stagnantes, pulvérisation d’insecticides sur de larges territoires, réintroduction, et/ou protection, des variétés de chiroptères insectivores (chauve-souris)…
Bien qu’efficaces, ces actions n’en restent pas moins couteuses pour les Etats qui les mettent en place, et ne sont malheureusement pas toujours à la portée financière des pays où sévit la maladie.
Les régions les plus pauvres de la planète, réunissant également bien souvent les conditions climatiques les plus favorables à la pullulation des moustiques, demeurent ainsi dépourvues de politique d’éradication vectorielle du paludisme.
En l’absence de réponse macro-territoriale au paludisme, l’observation de pratiques individuelles simples mais efficaces peut permettre de réduire significativement le risque de contamination.
La chimioprophylaxie
Toutes les autorités sanitaires préconisent aux voyageurs se rendant dans une zone impaludée de ne pas s’en tenir qu’à des mesures antivectorielles. Des mesures de prévention médicamenteuse sont également à prendre.
Qu’est ce que la prophylaxie ? La chimioprophylaxie ?
Même rigoureusement mises en place, le risque zéro de piqûre n’est évidemment pas garanti par les actions antivectorielles. Il est donc préférable d’entamer, en parallèle, un traitement préventif médicamenteux. C’est ce qu’on appelle la chimioprophylaxie.
Attention cependant : la chimioprophylaxie n’assure pas à elle seule une protection totale contre le risque paludique. C’est donc bien associée aux bonnes pratiques antivectorielles que la prophylaxie antipaludique est optimale.
La chimioprophylaxie est un processus lourd, impliquant la prise régulière et sérieuse de médicaments puissants. Elle n’est pas à prendre à la légère et nécessite une auscultation approfondie avec votre médecin traitant ou un personnel médical spécialisé en matière de maladies infectieuses et tropicales. L’automédication est très vivement déconseillée, même si vous êtes un habitué des voyages sous les tropiques.
Toutes les formes de paludisme ne répondent d’ailleurs pas aux mêmes traitements, et certains parasites, de plus en plus nombreux, ont développés une pharmacorésistance (c’est à dire une résistance aux antipaludéens utilisés classiquement pour prévenir ou soigner la malaria).
En fonction des lieux où votre périple vous emmènera, vous serez amenés à prendre des antipaludiques, ou combinaisons d’antipaludiques, différents, de même que votre condition personnelle de santé entrera en ligne de compte.
Aussi, avant tout départ vers un territoire où la contamination du paludisme est endémique, la préparation est de mise : assurez vous d’avoir fait un bilan complet de votre santé, de poser toutes vos questions aux professionnels de la santé qui vous entourent, d’avoir bien compris tous les tenants et aboutissants de votre traitement antipaludique, informez-vous sur les potentiels effets secondaires des médicaments, renseignez-vous sur les conditions sanitaires dans lesquelles vous pourriez être soignés le cas échéant…
Pour voyager serein, il faut anticiper !
Les moyens pour se prémunir des piqûres de moustiques
La première des protections à adopter est donc de se prémunir des piqûres de moustiques elles-mêmes. Vous trouverez ci-après un panorama des mesures antivectorielles complémentaires à appliquer lors de votre séjour dans une zone à risque.
La moustiquaire à imprégnation durable
Les moustiquaires à imprégnation durable (MID) sont des moustiquaires imprégnées de perméthrine ou de dérivés de pyréthrinoïde. Vous pourrez trouver ces moustiquaires facilement et à des prix très abordables. Elles sont efficaces de 3 à 5 ans selon les utilisations.
En zone de contamination palustre, il est recommandé de dormir chaque nuit sous ce type de moustiquaires.
Par ailleurs, pour les voyageurs qui résideraient à moyen ou long terme dans une région impaludée, vous pourrez munir les fenêtres de vos habitations de grillages moustiquaires.
Pulvérisation d’insecticides intradomicilaires
La pulvérisation d’insecticides à l’intérieur de son habitation, principalement dans sa chambre à coucher, est également un moyen fiable pour enrayer la présence de moustiques et se prémunir contre la contamination paludique.
L’OMS estime que cette pulvérisation est efficace pendant 3 à 6 mois, selon la l’insecticide utilisé et le type de surface concernée. Toutefois, il faut rappeler qu’une pulvérisation d’insecticide intradomicilaire n’est optimale que lorsque 80% des habitations d’une zone subit le même traitement.
Il n’est donc que trop recommandé d’utiliser des moyens de préventions complémentaires pour éviter les piqûres de moustiques.
Air conditionné et moustiques
L’air conditionné, en brassant un air plus frais, perturbe les déplacements et la faculté sensorielle des moustiques à trouver leur proie.
S’il ne suffit pas à lui seul à empêcher les moustiques de piquer, il ne nuit en aucune façon à la prévention antivectorielle.
Crèmes ou sprays répulsifs
Dès le coucher du soleil, il est recommandé de vaporiser ou de s’enduire de crème répulsive. A appliquer directement sur la peau ou à répandre sur ses vêtements, les répulsifs de synthèse émettent des vapeurs incommodant les moustiques. Ces derniers ne sont pas tués mais seulement repoussés par ces produits, dont les plus efficients contiennent du DEET (N, N-diethyl-m-toluamide).
En fonction du produit utilisé et de l’accoutumance des moustiques, vous devrez probablement répéter l’application de ces produits régulièrement. N’hésitez pas à consulter leurs notices d’utilisation.
De même, si certains répulsifs apportent une réponse sous nos latitudes, il se peut qu’ils ne soient pas suffisamment concentrés pour d’autres parties du globe. Demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien.
Mode vestimentaire
Les anophèles femelles se nourrissent de sang du crépuscule à l’aurore. Dès la tombée de la nuit, troquez débardeurs et bermudas pour des vêtements plus couvrants, tombant jusqu’aux chevilles et aux poignets, de préférence de couleur claire.
Il s’avère que les moustiques responsables de la transmission du paludisme sont attirés par les couleurs foncées.
Piqûre de moustique et consommation d’alcool.
La consommation d’alcool vous rend plus vulnérable face à la piqûre des anophèles, et ce pour deux raisons.
La première, parce que ce genre de moustiques est attiré par les vapeurs d’alcool.
La seconde, parce que lorsque vous consommez de l’alcool, votre température corporelle augmente légèrement. Or, les moustiques en général, et l’anophèle en particulier, repère ses proies en fonction d’éléments tels que la chaleur dégagée par un corps.
Ainsi, lorsque vous voyagez dans des régions où le risque paludique est grand, il est préférable de s’abstenir de boire de l’alcool.
Traitements contre le Paludisme
L’Agence Santé Publique France, dépendant du Ministère de la Santé, publie chaque année un hors-série de son Bulletin épidémiologique hebdomadaire, intitulé Recommandations Sanitaires pour les Voyageurs
Afin de prévenir le paludisme, l’Agence met en lumière l’action des cinq antipaludiques suivants :
Chloroquine
Antipaludique de synthèse de la famille des amino-4-quinoléines, la Chloroquine est accessibles à un large spectre de la population, et peut notamment être administrée aux femmes enceintes ainsi qu’aux enfants.
La posologie régulière (adulte de plus de 50kg) est d’un comprimé par jour. Elle passe à 1,7 mg/kg/jour pour une personne de moins de 50 kg et chez les enfants.
La prise commence le jour de l’arrivée dans la zone à risque. Elle se poursuit quatre semaines après le départ.
Cependant, elle a vu apparaître des souches de Plasmodium falciparum résistantes à son principe actif, notamment en Asie du Sud-Est, au Nord de l’Amérique du Sud et en Afrique. Du reste, la chloroquine n’a pas d’action sur les formes intrahépatiques de Plasmodium.
Association atovaquone et proguanil (Malarone)
Utilisée dans la Prophylaxie du paludisme à Plasmodium falciparum, l’association atovaquone et proguanil est particulièrement utile aux voyageurs se rendant dans les zones d’endémie où sévissent des souches résistantes aux amino-4-quinoleines (chloroquine, amodiaquine…).
Elle peut s’administrer aux enfants à partir de 11kg. En l’absence d’études à long terme sur ses effets potentiels sur le fœtus humain, l’association atovaquone et proguanil n’est pas recommandée aux femmes enceintes. Elle leur sera prescrite uniquement si le séjour dans une zone le réclamant est inévitable et aucune alternative n’est possible.
La posologie habituelle (adulte de plus de 40kg) est d’un comprimé par jour, au cours des repas ou accompagné d’une boisson lactée. Pour les sujets de 11 à 40kg, la posologie est d’un comprimé pédiatrique par jour (atovaquone : 62,5 mg, proguanil : 25 mg).
L’efficacité de la prophylaxie pour les enfants de 5kg à 11kg n’a pas été prouvée.
La prise est à débuter la veille ou le jour du départ en zone à risque et doit être poursuivie une semaine après l’avoir quittée. En l’absence d’étude sur les conséquences d’une prise prophylactique à long terme, le traitement devra être interrompu au bout de trois mois.
Méfloquine (Lariam®)
La Méfloquine est un antiparasitaire et antipaludique de synthèse de la famille des 4-quinoléïne-méthanol.
Elle combat quatre des cinq parasites responsables de la malaria chez l’humain : le Plasmodium falciparum, le Plasmodium vivax, le Plasmodium malariae, le Plasmodium ovale.
La posologie pour un adulte de plus de 45kg est d’un comprimé une fois par semaine. Pour les enfants de plus de 15kg, la posologie prophylactique est d’une dose de 5 mg/kg/semaine. Si en France, le Lariam n’est pas conseillé pour la prophylaxie des enfants de moins de 15kg, l’OMS permet son utilisation pour les enfants pesant au moins 5kg.
Si un voyage est inévitable, dans une zone où cette association est recommandée, le Lariam pourra être prescrit à une femme enceinte. Les données récoltées suite à de nombreuses grossesses exposées n’ont mis en évidence aucune conséquence malformative ou fœtotoxique de ce médicament.
Le traitement est à débuter au moins 10 jours avant l’arrivée dans la zone à risque et doit être poursuivie trois semaines après avoir quitté la zone à risque.
La tolérance de ce médicament doit absolument être testée avant tout départ, car les effets secondaires du médicament, s’ils se manifestent, peuvent être graves.
Les effets indésirables vont en effet de troubles mineurs à des troubles neuropsychiques importants : une tristesse inexpliquée, des céphalées, des vertiges ou des troubles du sommeil (cauchemars), des états d’anxiété aigüe, des syndrômes dépressifs, une agitation anormale, des cas de confusion mentale, des idées suicidaires.
Toute apparition d’un de ces symptômes doit conduire à l’arrêt immédiat du traitement.
En outre, des poches de souches résistantes au Plasmodium falciparum sont apparues dans certaines régions du Sud-Est asiatique (zones thaïlandaises frontalières avec le Cambodge et le Myanmar) et Afrique de l’Ouest.
Doxycycline
Antibiotique de la famille des tétracyclines, la Doxycycline peut être utilisée dans la prophylaxie du paludisme en cas de résistance du parasite aux autres antipaludéens, de contre-indication ou d’intolérance à la méfloquine.
La posologie régulière (adulte de plus de 50kg) est d’un comprimé par jour. Pour les sujets dont le poids est inférieur à 50kg, la dose journalière sera d’un demi comprimé par jour.
La Doxycycline est contre-indiquée pour les femmes enceintes ainsi que pour les enfants de moins de 8 ans. Elle peut en effet provoquer des lésions osseuses réversibles et une coloration des dents de lait avec accroissement des caries (y compris chez le fœtus).
Par ailleurs, une photosensibilité peut être constatée suite à la prise de ce médicament.
Il est donc recommander de prendre son comprimé le soir, au moment du repas, au moins une heure avant le coucher, afin d’éviter tout blocage de la dose dans l’œsophage.
La prise est à débuter la veille du départ pour la zone à risque et à poursuivre quatre semaines après l’avoir quittée.
Association chloroquine et proguanil
En cas d’intolérance à tout autre antipaludique recommandé, il est possible d’avoir recours à une prophylaxie basée sur une association de chloroquine et proguanil.
La posologie pour un adulte pesant au moins 50 kg peut se décliner de deux façons :
- un comprimé de chloroquine (Nivaquine®) et deux comprimés de proguanil (Paludrine®) chaque jour, en une seule prise au cours d’un repas,
- soit un comprimé de Savarine® par jour.
Ce traitement préventif peut être administré aux femmes enceintes et aux enfants à partir de 9kg.
Pour les sujets de moins de 50kg, la chloroquine doit être administrée à la dose de 1,5 mg/kg/j et le proguanil doit être administré à celle de 3 mg/kg/j.
La prise est à débuter le jour de l’arrivée dans la zone à risque, et à poursuivre quatre semaines après l’avoir quittée.
Vers un vaccin contre le Paludisme?
En 2015, l’Agence européenne des Médicaments, référence en matière de réglementation pharmaceutique, a donné un avis favorable à l’utilisation d’un vaccin : le RTS,S/AS01 (RTS,S) ou autrement appelé MosquirixTM.
Complémentaire aux autres mesures prophylactiques de base, ce vaccin confèrerait aux jeunes enfants une protection partielle contre la malaria.
Soutenu par l’OMS, le projet pilote visant le déploiement du vaccin au profit d’enfants de trois pays d’Afrique Subsaharienne a obtenu les financements pour être initié dès 2018. Si, au terme de la phase initiale, l’efficacité et l’innocuité du vaccin étaient jugées acceptables, un déploiement plus large pourrait être envisagé.
Il est toutefois à noter que la protection qu’offrirait ce vaccin reste incomplète. Les recherches se poursuivent donc, notamment à l’Institut Pasteur.
Mais de leur propre aveu, les autorités sanitaires et instituts de recherche peinent à mettre en place un vaccin opérant à 100%. En cause : les différents stades de vie du parasite (voir Cycle de vie du Plasmodium et cycle du paludisme) chez ses divers hôtes.
A chacun des stades d’évolution de la maladie, le parasite mute, et devient donc porteur d’antigènes différents. La réponse immunitaire doit, elle aussi, changer au fur et à mesure que le parasite se transforme, d’où la complexité de créer un vaccin préparant à lutter durant toutes les phases, de l’infection à l’accès palustre en lui-même.
Prise en charge médicale à l’étranger : assurez-vous d’être couvert.
Nous, Français, sommes habitués à des soins d’urgence relativement accessibles, géographiquement et pécuniairement parlant. Or, dans de nombreux pays du monde, l’accès aux soins peut atteindre des montants conséquents.
Il est bon de savoir qu’à défaut d’assurance, vous serez tenu de payer vous même les frais liés à votre prise en charge médicale. L’ambassade ou le consulat de France du pays dans lequel vous vous trouvez ne déboursera pas un centime.
Lorsque l’on voyage dans un pays étranger, a fortiori non-membre de l’Union Européenne, il est donc nécessaire de faire quelques vérifications concernant sa couverture maladie et la validité de son contrat d’assistance rapatriement.
L’Assurance maladie française ne prend pas nécessairement en charge les frais médicaux dont vous ferez usage à l’étranger. Vous devrez alors souscrire à un contrat d’assurance spécifique au voyage. Pour vous renseigner sur votre situation, l’Assurance maladie propose sur son site (http://www.ameli.fr/assures/droits-et-demarches/a-l-etranger/index.php) la liste des démarches et les documents nécessaires pour être totalement couvert.
Par ailleurs, il ne faut pas confondre assurance maladie et assistance aux voyageurs. La première prend en charge le remboursement des soins effectués sur place. La seconde permet aux voyageurs d’être évacués sanitaires, en cas d’accident par exemple.
Certains contrats d’assurance habitation, véhicule, de votre carte bancaire, peuvent vous faire bénéficier d’un contrat assistance, si votre séjour dure moins de trois mois. Toutefois, il est fortement recommander de bien vérifier auprès de votre organisme d’assurance la validité de l’offre.
Si votre départ s’effectue dans le cadre d’une expatriation (séjour de 3 mois consécutifs et plus à l’étranger), vous pourrez trouver les renseignements et les démarches à entreprendre concernant votre couverture maladie sur le site France Diplomatie (Services aux citoyens : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/services-aux-citoyens/).
Que faire lorsque l’on développe les symptômes au bout du monde ?
Fièvre, douleurs musculaires, maux de tête, sueurs froides, nausée : vous ressentez ces symptômes alors que vous êtes dans une zone dans laquelle le paludisme sévit ?
Vous devez réagir très vite. En tant que sujet primo-infecté, votre réponse immunitaire sera impuissante face à l’attaque du parasite et les conséquences sur votre santé peuvent être des plus graves.
Il est impératif que vous consultiez sans attendre un médecin, et que vous vous rendiez dans le centre hospitalier le plus proche. Seul un professionnel de la santé pourra faire les tests sanguins nécessaires au dépistage de la malaria. N’entreprenez pas d’entamer une automédication : les médicaments que vous aurez ingéré pourraient compliquer le travail de diagnostic des médecins qui vous prendront en charge et gêner l’administration d’un traitement efficace le cas échéant.
Il peut être angoissant, à l’autre bout du monde, de ne pas pouvoir accéder aux soins nécessaires à temps, surtout si votre voyage est itinérant.
Pour vous rassurer, vous pouvez établir, avant votre départ, une liste des dispensaires, cliniques et hôpitaux qui se trouvent à proximité de votre/vos lieu(x) de villégiature.
N’hésitez pas à prendre attache avec l’ambassade de France du pays que vous allez visiter. Elle dispense régulièrement des conseils aux voyageurs et sera en mesure de vous communiquer les numéros/adresses utiles en matière de sécurité et d’assistance sanitaire.
Rappelez-vous, en outre, que la période d’incubation de la maladie varie, et que les premiers symptômes peuvent apparaître 8 à 10 jours après la piqûre qui vous a infecté. Si vous avez été dans une situation particulièrement à risque, une nuit passée en plein bush africain par exemple, essayez de vous rapprocher d’un centre médical dans les 10 jours suivants.
Si vous devez rentrer en France dans l’intervalle, assurez-vous de ne ressentir aucun symptôme avant de prendre l’avion. La progression de la maladie peut être fulgurante, mais la prise en charge médicale est impossible dans les airs. Ainsi, au moindre doute sur votre état de santé, il est absolument préférable de rester au sol dans votre pays d’accueil, de faire les examens qui s’imposent en temps et en heure et de subir un traitement sur place si besoin. Il en va de votre vie.